Depuis le 1er janvier, de nouvelles règles, plus simples et plus justes, régissent le jeu de golf. Elles évoluent, se clarifient, se modernisent, notamment pour accélérer le rythme des parties. Revue de détails.
Qui n’a jamais été totalement perdu face à la complexité des us et coutumes qui régissent le golf. Où et comment droper sa balle ? Quelle pénalité encourt-on si celle-ci touche le joueur ou son matériel ? Peut-on ou non enlever un caillou dans le bunker ? Pour les golfeurs peu aguerris à la compétition, les règles sont un vrai casse-tête. Dans certains cas, même les meilleurs joueurs du monde n’hésitent pas à faire appeler un arbitre pour être sûrs de ne pas enfreindre le règlement. Et c’est sans compter sur les sanctions qui sont souvent ressenties comme une injustice. Par exemple, lorsque vous prenez une pénalité pour avoir touché le drapeau en rentrant la balle dans le trou…
En janvier 2019, ces petits désagréments ne seront qu’un mauvais souvenir. Les règles évoluent, se simplifient. Elles passent de trente-quatre à vingt-quatre. « Privilégier le plaisir de jouer, accélérer le jeu, en finir avec ces injustices parfois mal vécues, c’est le mot d’ordre du Royal & Ancient et de l’USGA, les deux instances qui régissent le jeu de golf dans le monde », assure Christian Gresse, le président du comité des règles à la Fédération française de golf.
Moins de pénalités
Plusieurs pénalités sont ainsi supprimées. Finie la sanction si vous marchez sur votre balle, si vous la déplacez en la cherchant dans le rough ou si celle-ci touche votre matériel après avoir heurté un arbre, à condition que cela reste intentionnel. Il en est de même pour le fameux « double touch » où la tête de club frappe deux fois la balle à l’impact. « Ces changements évitent la double peine, précise Christian Gresse. Celle d’être pénalisé alors que l’on accumule déjà les mauvais coups et que l’on joue de malchance. »
Dans les bunkers aussi, l’indulgence est de mise. Le golfeur peut maintenant ôter les pierres, les pommes de pin, les branches ou tout autre détritus. Il a dorénavant le droit de toucher le sable avec la main ou le club – sauf lorsqu’il est à l’adresse – et, si la balle est injouable, il peut se déplacer à l’extérieur avec deux points de pénalité (jusqu’ici, il ne pouvait que droper dans le bunker ou rejouer d’où il venait). Sur les greens, il peut réparer tous les dommages y compris les marques laissées par les crampons des autres joueurs, toucher le drapeau en rentrant sa balle dans le trou ou encore sa ligne de putt avec son club, sans être sanctionné. En revanche, sur le parcours comme sur les greens, le caddy n’a plus l’autorisation de se mettre derrière le joueur pour vérifier son alignement – un rituel particulièrement apprécié des joueuses professionnelles. « Tous ces petits détails entraînent moins d’allers et venues, donc moins de temps perdu », ajoute notre expert.
Balles perdues, drop… Les principaux changements
Toujours dans l’idée de jouer plus vite, vous n’aurez plus que trois minutes pour trouver une balle égarée, au lieu des cinq autorisées précédemment. Et si vous la considérez comme définitivement perdue ? Une règle locale pourra être adoptée par les clubs et les organisateurs de compétition permettant d’en droper une autre sur le fairway, à hauteur du point d’entrée de la balle dans la zone où celle-ci est considérée comme perdue.
À côté de ces changements officiels, la règle du « prêt, jouez » – le Ready Golf – instaurée début 2018 reste bien évidemment préconisée. Enfin, plusieurs notions font leur entrée dans les règles 2019 : la « zone à pénalités » assimilant les parties rocailleuses ou considérées comme dangereuses à des obstacles d’eau latéraux délimités par des piquets rouges et d’où on se dropera de la même manière ; la « zone de dégagement », à une ou deux longueurs de clubs, que l’on déterminera avec son club le plus long, généralement le driver. À noter : le drop se fera à hauteur de genou et non plus à hauteur d’épaule comme cela a été le cas pendant des décennies.
S’éduquer aux nouvelles pratiques
« La Fédération s’attend à quelques cafouillages en début de saison », explique Christian Gresse. Même si le livre officiel des règles est plus simple à utiliser et illustré de figures et graphiques, la FfGolf va publier l’Édition des joueurs, une version abrégée expliquant les cas les plus répandus à l’aide de schémas. « Dans les clubs, les responsables ont été sensibilisés à la nécessité d’éduquer les joueurs à ces nouvelles pratiques, ajoute Denis Fabre, le président de l’Association des directeurs de golf. Toutes les initiatives sont les bienvenues : compétitions amicales durant l’hiver pour familiariser les joueurs avec ces changements, atelier d’information avec des experts… » Les 350 arbitres français ont tous été formés dans leur ligue depuis plusieurs mois et sont prêts à intervenir dans les clubs.